Surprise à MacWorld : pas de surprise !
L’équipe d’Apple s’essouffle-t-elle ? MacWorld n’a pas apporté cette année son cortège habituel de surprises côté matériel. L’iMac et le PowerMac se voient à peine mis à jour. L’expo-conférence apparaît donc comme un moment de transition pour les équipes d’Apple. Le calme avant la tempête Mac OS1X qui est à nouveau repoussée à septembre !
« Encore une chose ! » A cette phrase habituelle du PDG d’Apple, chacun retient son souffle : c’est son rituel pour annoncer un nouveau produit. « Je vais vous demander d’applaudir ici les familles, les femmes, les enfants de nos salariés, qui n’ont pas eu l’occasion de les voir beaucoup depuis le début de l’année. » Applaudissements dans la salle de conférence du Jacob K. Javits Center. Jobs termine son discours : « Je vous invite à voir tous nos produits sur les stands. » Et c’est tout ? Mais où est passée la surprise alors ? Pas de surprise lors de la keynote de Steve Jobs ! Le PDG d’Apple vient d’infliger un violent soufflet à tous les sites de rumeurs de la planète et à l’ensemble des impatients du monde entier. Le serveur en racks ? Pas là. Le nouvel iMac à écran plat (voir édition du 4 juillet 2001) ? Pas là. Un nouveau portable « son of Pismo » ? Pas là. La tablette électronique (voir édition du 17 mai 2001) ? Pas là. L’assistant numérique ? Absent également ! Un iBook en couleur (voir édition du 25 mai 2001) ? Non. Après des semaines d’attente, Jobs a réalisé une performance sur scène pendant près de deux heures et quart : générer le calme après la tempête (voir édition du 16 juillet 2001) et annoncer la lame de fond pour… septembre !
Au centre de la présentation de Jobs : Mac OS X, seul grand événement avec la présentation de la version 10.1 en développement encore appelée Puma (voir édition du 3 juillet 2001). MacWorld devait servir à le lancer, c’est fait… en partie ! En partie seulement, car Jobs a réalisé la présentation de cette version que tout le monde attend, mais qui ne sera livrée qu’en septembre. Elle doit être multifonction et surtout permettre de lancer toutes les applications et les tâches bien plus rapidement que la version actuelle. Vrai que de ce point de vue, cette dernière pèche un peu. Mais dans Mac OS X 10.1, le retard d’Apple est visiblement rattrapé. Performances, performances, performances dans tous les domaines du logiciel. Internet Explorer s’ouvre en moins d’une seconde, et six applications sélectionnées se lancent simultanément en moins de deux secondes. « Et Boum », souligne Steve jobs en lançant des photos qui apparaissent immédiatement à l’écran ! Dommage, il faudra attendre septembre pour l’avoir sur sa machine, mais ce délai amènera la phase de transition de l’ancien vers ce nouveau système au milieu du gué, six mois après le lancement initial. Au menu, la lecture ou la gravure de DVD (enfin !), l’utilisation de caméras numériques, le Dock qui se place sur les côtés de l’écran, le menu système qui permet un accès aux ressources Airport, aux volumes, aux réseaux, possibilité d’être reconnu sur des ordinateurs sous Windows…
Un iMac à 700 MHz
Côté matériel, la mise à jour de l’iMac porte celui-ci à 700 MHz avec au minimum 128 Mo de mémoire et des disques durs s’étageant jusqu’à 60 Go pour des prix s’échelonnant de 999 à 1 499 dollars (de 7 990 à 13 990 francs TTC en France). Le Mac mis à jour dans ces conditions est présenté comme le centre de la vie numérique et l’ordinateur qui reste pour le moment la machine la plus facile à raccorder à l’Internet. Pour les pros, Apple ne s’est pas fendue non plus : le nouveau PowerMac G4 qui s’habille d’une robe dite « Quicksilver ». Les vitesses des processeurs s’échelonnent de 733 à 867 MHz en monoprocesseur, mais un modèle avec deux puces 800 MHz sera également disponible en août. ATI, le constructeur de cartes graphiques, n’est plus présent sur ces machines qui sont proposées entre 1 699 dollars (12 990 francs HT) et 3 499 dollars (26 990 francs HT en France), des prix particulièrement serrés. Sur le milieu de gamme, à 867 MHz par exemple, le tarif perd pas moins de 1 000 dollars (7 600 francs, à 18 990 FHT !).
Après avoir entendu Steve Jobs, on comprend beaucoup mieux la présentation financière d’Anderson (voir article du jour) qui s’est déroulée cette nuit : Apple doit rester sur une position conservatrice. Pas de nouveaux produits au moment où la demande pèche. Les best-sellers de l’année seront les portables et les gammes de machines de bureau grand public et professionnelles sont remises au goût du jour par ajout de puissance et de fonctionnalités. Les lecteurs optiques sont ici mis à contribution, ainsi que les disques durs et la mémoire. L’équipe d’Apple a beaucoup fait depuis le début de l’année et s’apprête à faire beaucoup dans la seconde partie de l’année. Les nouveautés sont donc repoussées en attendant que la crise se calme. Les économistes prévoient la relance d’ici le début de l’année prochaine. Apple pourrait alors lancer de nouveaux produits, pas avant.